La grande majorité des armes à feu au Canada sont détenues par des citoyens respectueux de la loi. Mais entre de mauvaises mains, ces armes peuvent causer des blessures graves et entraîner la mort. C'est pourquoi le Code criminel du Canada contient de nombreuses dispositions qui criminalisent l'utilisation et la possession illégales d'armes à feu, avec une possibilité réelle d'emprisonnement en cas de condamnation.
Si vous vous trouvez dans cette situation, assurez-vous de consulter un avocat de la défense expérimenté qui pourra vous aider à naviguer dans la procédure judiciaire. Voici quelques points clés à garder à l'esprit pour se défendre contre des accusations d'armes à feu.
Si la police frappe à votre porte et demande à vous parler d'un problème lié aux armes à feu, ne vous laissez pas entraîner à en parler librement, en pensant que cela dissipera leurs soupçons. S'ils vous interrogent sur une arme que vous possédez, montrez-leur votre enregistrement ou votre permis de possession et d'acquisition, puis dites-leur que c'est tout ce que vous pouvez dire jusqu'à ce que vous ayez parlé à un avocat. Vous avez le droit de garder le silence et vous devez en profiter dans cette situation.
Si vous êtes accusé d'une infraction liée aux armes à feu, veillez à respecter toutes les conditions imposées par le tribunal. Il s'agira généralement d'une ordonnance vous interdisant de manipuler ou de posséder une arme à feu jusqu'à ce que l'affaire soit jugée. On vous demandera de fournir vos empreintes digitales et on pourra vous demander de comparaître au tribunal à une date et à une heure précise. Il est essentiel que vous vous présentiez quand on vous le demande et que vous ne manquiez pas à la condition relative au maniement des armes à feu, car cela pourrait entraîner d'autres accusations.
Si la police saisit des armes à feu dans votre résidence, contactez immédiatement un avocat. Si elles ont été saisies pour des raisons de sécurité, par crainte qu'elles puissent être utilisées pour vous blesser ou blesser d'autres personnes, une audience sera tenue pour déterminer si elles doivent être confisquées définitivement. Un avocat peut vous aider à présenter vos meilleurs arguments lors de cette audience alors que vous vous efforcez de récupérer votre arme.
Ne laissez pas la police entrer chez vous sans mandat. S'ils ne disposent pas de ce document important émis par un juge et qu'ils trouvent des armes en votre possession, votre avocat peut demander au tribunal d'exclure cette preuve obtenue illégalement si l'affaire passe en jugement.
Si la police se présente avec un mandat, laissez-les entrer mais gardez une trace de leurs actions. Il est possible qu'ils outrepassent la portée du mandat. Si nous pouvons démontrer que c'est le cas, nous pouvons à nouveau plaider en faveur de l'exclusion des preuves.
La police ne peut pas violer vos droits garantis par la Charte
Grâce à l'article 8 de la Charte canadienne des droits et libertés, les Canadiens ont le "droit d'être protégés contre les fouilles, les perquisitions ou les saisies abusives".
Une fiche d'information du ministère de la Justice approfondit ce droit, en précisant "la Déclaration canadienne des droits ne contient aucun droit spécifique à la vie privée ou à la protection contre les fouilles et les saisies abusives ; mais l'article 1(a) protège un droit limité de ne pas être privé de la jouissance de ses biens sans procédure régulière."
"L'article 8 protège les personnes, et non les lieux, contre les intrusions injustifiées dans leur vie privée ... l'objectif de l'article 8 est d'empêcher les fouilles injustifiées avant qu'elles n'aient lieu, et non pas simplement de déterminer après coup si elles auraient dû avoir lieu au départ", poursuit la fiche d'information. "Les valeurs qui sous-tendent l'intérêt de la vie privée protégé par l'article 8 sont la dignité, l'intégrité et l'autonomie... La protection de la vie privée - personnelle, territoriale et informationnelle - prévue par l'article 8 est essentielle non seulement à la dignité humaine, mais aussi au fonctionnement de notre société démocratique. En même temps, l'article 8 permet des perquisitions et des saisies raisonnables en reconnaissance du fait que l'intérêt légitime de l'État à promouvoir ses objectifs ou à faire respecter ses lois nécessitera parfois un certain degré d'intrusion dans la sphère privée".
La meilleure défense contre toute accusation en matière d'armes à feu dépend des circonstances de l'affaire. Si vous pouvez démontrer que vous avez pris toutes les précautions raisonnables nécessaires pour assurer la sécurité des personnes se trouvant à proximité lorsque vous utilisez votre arme à feu, cela pourrait constituer un moyen de défense. Ou peut-être pourrait-on faire valoir que, sur la base de toutes les informations dont vous disposiez au moment de l'infraction présumée, vous ne pouviez pas savoir que l'utilisation de votre arme à feu avait mis en danger la sécurité des personnes se trouvant à proximité.
La police peut accuser des personnes de possession illégale d'une arme à feu. Cette accusation peut être assortie de la défense selon laquelle vous n'étiez pas au courant de la présence de l'arme.
J'avais un client qui conduisait une voiture avec quatre passagers. Lorsque la police s'est arrêtée, elle a trouvé une arme à feu dans un sac appartenant à mon client. Lorsque l'affaire sera jugée, nous soutiendrons que quelqu'un d'autre dans la voiture a dû la cacher à cet endroit. Nous demanderons également que les preuves concernant cette arme soient exclues car la police n'avait pas de mandat pour fouiller le véhicule.
La défense d'ignorance de l'arme échouera si le ministère public peut démontrer que vous avez "volontairement ignoré" sa présence en votre possession.
En 2010, la Cour supérieure de justice de l'Ontario a statué que les droits d'un homme à ne pas être soumis à des fouilles et des saisies abusives, garantis par la Charte, avaient été violés après la découverte de nombreuses armes dans sa voiture. Selon le jugement, la police a reçu un appel concernant un échange d'armes contre des drogues. Lorsqu'ils sont arrivés à l'endroit mentionné dans l'information, ils ont fouillé une voiture et ont trouvé de nombreuses armes dans le coffre. Le conducteur a été accusé de possession d'une arme à feu à autorisation restreinte avec des munitions facilement accessibles, de possession d'une arme à feu à autorisation restreinte chargée, de possession d'une arme à feu à autorisation restreinte avec des munitions facilement accessibles, de possession d'une arme à feu à autorisation restreinte chargée et de possession d'une arme à feu à autorisation restreinte dans le but de les transférer.
Lors du procès, l'avocat de l'homme a fait valoir qu'il y avait eu violation de la Charte et a demandé que les preuves concernant les armes à feu soient exclues. Le fondement de cette contestation fondée sur la Charte était que la police n'avait pas de motifs raisonnables et probables pour l'arrestation de l'homme et que, par conséquent, l'arrestation et la fouille du véhicule qui a suivi l'arrestation n'étaient pas valables.
Le tribunal a donné raison à l'homme, notant qu'"aucun mandat n'a été obtenu ... le fait que l'agent ait pu croire que des armes à feu se trouvaient dans le véhicule et la découverte ultérieure des armes à feu dans le véhicule n'est pas un facteur pertinent à prendre en compte. Le simple fait que l'intuition se soit avérée justifiée ne légitime pas les actions de la police au moment où elle procède à une arrestation".
L'arrêt propose également ces réflexions sur l'équilibre entre les droits de la Charte et les actions de la police pour réprimer les crimes commis avec des armes à feu :
"Bien qu'il ne fasse aucun doute que la première réaction d'une personne raisonnable puisse être de s'étonner que les armes à feu puissent être exclues, en particulier compte tenu de la notoriété et des problèmes causés par les armes à feu dans notre société, la plupart des Canadiens chérissent très fortement leurs droits garantis par la Charte et seraient choqués que la police puisse ou doive être autorisée à violer ces droits de la manière dont elle l'a fait en l'espèce, sur la base d'une intuition ou de simples soupçons, et soit ensuite récompensée au procès pour sa conduite", peut-on lire dans le jugement.
Un membre de la Coalition canadienne pour les droits des armes à feu a raconté cette histoire sur sa rencontre avec la police. Un contrôle routier de routine dû à une plaque d'immatriculation déformée a conduit un officier à demander une identification, selon l'histoire, l'homme lui remettant son permis de conduire. On lui a demandé d'autres pièces d'identité, et il a donc remis à l'agent son permis de possession et d'acquisition pour ses armes. L'officier lui a demandé s'il avait actuellement des armes à feu ou des munitions dans le véhicule, selon le récit, et on lui a répondu qu'il y avait des boîtes de cartouches de fusil de chasse dans la poche de la porte du conducteur, mais pas d'armes.
"L'officier a commencé à suggérer qu'il avait besoin d'un permis pour transporter des munitions et que celles-ci devaient être enfermées", note l'histoire. "[L'homme], étant versé dans les règles et sachant qu'aucune de ces choses n'était exacte, fut laissé sur le bord de la route pendant que l'officier retournait à son véhicule, documents en main."
Dix minutes plus tard, un second officier l'a informé que son véhicule serait fouillé, le récit continue. "Choqué, [l'homme] a demandé s'il était en état d'arrestation à ce moment-là et l'officier a répondu que non. Connaissant ses droits, [il] a informé les officiers qu'il ne consentait pas à la fouille de son véhicule et a demandé qu'un superviseur soit convoqué sur les lieux. La fouille a eu lieu entre-temps et rien d'intéressant n'a été trouvé".
Peu après la fin de la fouille illégale, "un sergent s'est rendu sur les lieux ... et a informé [l'homme] qu'il était détenu pour "stockage négligent de munitions" et qu'il n'était pas libre de partir ... il est revenu 20 minutes plus tard en disant qu'il avait parlé à l'officier de la GRC et que [l'homme] était maintenant libre de partir".
L'homme a ensuite intenté une action en justice contre les forces de police et les trois officiers impliqués, selon l'histoire, ajoutant "après des négociations, un accord a été conclu, et [il] a reçu la somme de 3 500 dollars pour l'incident".
Les lois régissant les armes à feu au Canada sont complexes et confuses. Si vous êtes accusé d'un crime commis avec une arme à feu, permettez-moi de travailler en votre nom. J'analyserai les preuves retenues contre vous pour toutes les questions susceptibles d'être jugées et je vous proposerai la meilleure voie à suivre. Ma connaissance approfondie de la législation sur les armes à feu au Canada est fondamentale pour votre défense la plus solide. Appelez-moi d'abord pour une consultation gratuite.