Tout le monde cherche à minimiser le montant de l'impôt qu'il paie à l'État. Certaines tactiques, comme le versement des revenus dans un REER ou le partage des revenus avec le conjoint, sont des formes parfaitement légales de planification fiscale.
Mais d'autres méthodes visant à réduire la charge fiscale peuvent être considérées comme de l'évasion fiscale ou de la fraude fiscale. Si cette dernière est toujours illégale et peut donner lieu à des poursuites pénales, l'évasion fiscale peut donner lieu à des sanctions administratives en fonction des circonstances. Malheureusement, la frontière entre la planification fiscale légale et l'évasion fiscale abusive peut être floue.
Selon l'Agence du revenu du Canada (ARC), l'évitement fiscal comprend "toute planification fiscale inacceptable et abusive [...] la planification fiscale agressive fait référence à des arrangements qui "repoussent les limites" de la planification fiscale acceptable [...] d'une manière qui n'est pas conforme à l'esprit général de la loi".
L'agence explique qu'il y a évitement fiscal lorsqu'une personne effectue des transactions qui contreviennent à des dispositions anti-évitement spécifiques.
"L'évitement fiscal comprend également les situations dans lesquelles une personne réduit ou élimine l'impôt par le biais d'une transaction ou d'une série de transactions qui sont conformes à la lettre de la loi mais qui violent l'esprit et l'intention de la loi", précise l'agence.
Un exemple d'évitement fiscal serait que vous possédiez une entreprise employant votre conjoint. Si vous surpayez votre conjoint pour réduire le revenu imposable de l'entreprise, cela peut être considéré comme de l'évasion fiscale.
Voici quelques exemples de fraude fiscale
La fraude fiscale est un délit au sens de l'article 239 de la loi relative à l'impôt sur le revenu et de l'article 327 de la loi relative à la taxe d'accise. Tant les conseillers fiscaux que les contribuables peuvent être poursuivis, car les lois précisent que toute personne qui "a fait des déclarations fausses ou trompeuses dans une déclaration, un certificat, un état ou une réponse produits ou faits en vertu de la présente loi ou d'un règlement, ou y a participé, consenti ou acquiescé [...] est coupable d'une infraction".
L'évasion fiscale consiste à prendre des mesures pour minimiser l'impôt en respectant la lettre de la loi, même si ces mesures vont à l'encontre de l'objet et de l'esprit de la législation. La fraude fiscale consiste généralement à ignorer délibérément une partie spécifique de la loi. Par exemple, les personnes qui pratiquent l'évasion fiscale peuvent sous-déclarer des recettes imposables ou déclarer des dépenses non déductibles ou surévaluées.
La fraude fiscale est assujettie à des conséquences pénales, y compris l'incarcération. L'évasion fiscale est sanctionnée par des amendes et des demandes de paiement du montant dû.
L'ARC permet aux personnes de corriger les déclarations qu'elles ont produites précédemment dans le cadre du Programme des divulgations volontaires (PDV). L'allègement est accordé au cas par cas aux personnes qui se manifestent volontairement avant que l'ARC ne les connaisse ou ne les contacte à ce sujet.
Une fois que la nouvelle déclaration a été établie, vous devez payer les impôts dus, plus les intérêts (en partie ou en totalité). Vous serez également protégé contre les poursuites judiciaires.
"Il est important que l'allègement accordé dans le cadre du PDV soit équitable et ne récompense pas les particuliers ou les sociétés qui cherchent un moyen d'éviter de payer leur juste part d'impôts", souligne l'ARC. "Pour être juste envers tous, l'ARC accorde un niveau d'allégement plus élevé à ceux qui corrigent une erreur involontaire qu'à ceux qui ont intentionnellement évité de payer leurs impôts.
La Disposition générale anti-évitement (DGAE) est un article de la loi de l'impôt sur le revenu qui confère au gouvernement des pouvoirs étendus pour enquêter sur les transactions qu'il juge contraires à l'esprit du droit fiscal canadien.
Si l'évitement fiscal abusif est établi, la DGAE refusera l'avantage fiscal créé par toute transaction abusive. L'ARC peut refuser toute déduction, exonération ou exclusion dans le calcul du revenu imposable, ou peut requalifier la nature de tout paiement ou autre montant afin de refuser l'avantage fiscal qui résulterait d'une opération d'évitement.
La DGAE vise à garantir que la liberté du contribuable de s'engager dans certaines formes de planification fiscale ne va pas jusqu'à l'utilisation abusive des règles fiscales.
Si vous êtes reconnu coupable de fraude fiscale :
Une condamnation pour fraude fiscale peut entraîner une peine d'emprisonnement de 14 ans. La fraude fiscale est une infraction visée à l'article 380 du code pénal. Comme l'évasion fiscale, elle implique l'utilisation de tromperies, de mensonges et de tout autre moyen pour frauder une personne ou le public de l'argent ou de toute autre chose de valeur.
L'ARC note qu'entre le 1er avril 2018 et le 31 mars 2023, il y a eu 144 condamnations pour évasion fiscale avec plus de 24 millions de dollars d'amendes distribuées. Soixante-trois personnes ont été condamnées à des peines privatives de liberté totalisant 111,7 ans après avoir collectivement tenté d'éluder 34 millions de dollars d'impôts.
Selon le document de l'ARC intitulé Comment nous luttons contre l'évasion et la fraude fiscales, pour les cinq années allant du 1er avril 2017 au 31 mars 2022, les tribunaux ont condamné 140 contribuables :
" Si l'on compare les cinq derniers exercices aux cinq précédents, on constate une augmentation du montant moyen d'impôt fédéral éludé par condamnation ", indique l'ARC. "Par exemple, le montant moyen d'impôt éludé déterminé lors d'une condamnation est 73 % plus élevé qu'auparavant (299 000 $ du 1er avril 2012 au 31 mars 2017, comparativement à 517 000 $ du 1er avril 2017 au 31 mars 2022)."
Le rapport ajoute qu'il y a eu une nette augmentation du nombre de personnes incarcérées pour des délits fiscaux.
"Près de la moitié des contribuables se sont vu imposer une peine d'emprisonnement par les tribunaux, contre seulement un tiers au cours des exercices 2012 à 2017", indique l'ARC. "De plus, entre le 1er avril 2017 et le 31 mars 2022, l'amende moyenne a augmenté de 14 % par rapport à la période quinquennale précédente, passant à 122 000 $ en moyenne."
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