Lorsqu'une personne accusée d'une infraction pénale est libérée de sa garde à vue dans l'attente de son procès, il s'agit d'une mise en liberté sous caution. Cette libération peut être assortie de conditions à respecter. Cependant, toutes les personnes inculpées d'un délit ne bénéficient pas d'une mise en liberté sous caution.
Selon la Cour de justice de l'Ontario, la mise en liberté sous caution est une décision de justice officiellement appelée "ordonnance de mise en liberté". La Cour ajoute que l'accusé peut être tenu de respecter certaines conditions pendant son séjour dans la communauté et que "les ordonnances de mise en liberté sous caution peuvent exiger un dépôt d'argent ou une caution".
L'article 11(e) de la Charte des droits et libertés stipule que toute personne accusée d'un crime ne peut "se voir refuser une mise en liberté sous caution raisonnable sans motif valable". Cela a été interprété comme signifiant dans les 24 heures suivant leur arrestation si un juge ou un juge de paix (JP) est disponible ou dès qu'il le devient.
Une fois qu'une personne a été formellement inculpée, la police est autorisée, dans de nombreux cas, à la détenir ou à la libérer. Dans le cas d'infractions graves telles que le meurtre, les policiers doivent faire comparaître l'accusé devant un tribunal pour une audience de mise en liberté sous caution, également appelée audience de justification ou audience de mise en liberté provisoire par voie judiciaire. Le juge ou le juge de paix examinera toutes les preuves apportées par l'accusation.
Avant de prendre une décision de mise en liberté sous caution, la Cour doit tenir compte du fait que l'accusé est autochtone ou appartient à un groupe vulnérable surreprésenté dans le système de justice pénale et confronté à des désavantages dans l'obtention d'une mise en liberté sous caution en raison d'une discrimination systémique (par exemple, les membres des communautés noires et racialisées).
Afin de minimiser les risques qu'elles représentent pour le public ou pour certaines personnes, les personnes libérées sous caution peuvent être soumises à des conditions. Les juges et les juges de paix doivent suivre le "principe de l'échelle", c'est-à-dire imposer les conditions les moins restrictives possibles pour faire face aux risques posés par l'accusé. Plus le risque qu'un accusé représente pour la société est élevé, plus sa liberté sera restreinte (plus il montera dans l'échelle). Voici quelques exemples de ces conditions :
La caution veille à ce que l'accusé respecte les conditions de sa mise en liberté sous caution et se présente à chaque comparution devant le tribunal. Si le prévenu ne respecte pas les conditions de sa mise en liberté sous caution, la caution doit en informer la police. Tout citoyen canadien ou résident permanent/immigrant reçu âgé de 18 ans ou plus peut demander à être caution. Les exceptions sont les témoins de l'affaire, les anciennes victimes de l'accusé et les personnes ayant un casier judiciaire. Une caution doit s'engager à verser une somme d'argent qu'elle pourrait perdre si l'accusé ne respecte pas les conditions de sa mise en liberté sous caution. Les responsabilités de la caution se poursuivent jusqu'à la fin de l'affaire, qui peut prendre des semaines, des mois ou des années.
L'assignation à résidence peut faire partie d'une ordonnance de mise en liberté sous caution. Cela signifie que l'accusé ne peut quitter son domicile que pour des raisons spécifiques. Il peut s'agir de l'école, de rendez-vous médicaux ou professionnels, du travail, du rapport de probation, de services religieux et d'achats de fournitures médicales et de nourriture.
Si un procureur de la Couronne souhaite que l'accusé soit détenu sans caution, il doit démontrer à la Cour qu'il y a un motif valable pour cela. C'est ce qu'on appelle la "charge de la preuve". Toutefois, si l'accusé est inculpé d'une infraction grave, la charge de la preuve passe de l'accusation à l'accusé, ce qui signifie que la personne inculpée doit démontrer pourquoi elle devrait bénéficier d'une mise en liberté sous caution. On parle alors de "renversement de la charge de la preuve". Les infractions pour lesquelles la charge de la preuve est inversée en ce qui concerne la mise en liberté sous caution sont les suivantes :
La responsabilité du système de justice pénale du Canada est partagée entre les provinces/territoires et le gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral promulgue et met à jour le droit pénal et les procédures pénales, y compris les dispositions qui régissent le droit de la mise en liberté sous caution. Les gouvernements provinciaux et territoriaux sont responsables de la poursuite de la plupart des infractions pénales dans leur juridiction, y compris les enquêtes de mise en liberté sous caution.
La Cour suprême du Canada (CSC) a fourni des indications importantes sur la mise en liberté sous caution et les considérations pertinentes liées à la Charte. Dans une décision de 2015, elle a noté que "en droit canadien, la libération des accusés est la règle cardinale et la détention, l'exception".
Un an plus tard, une décision de la CSC stipulait que "sauf exception, une libération inconditionnelle sur la base d'un engagement est la position par défaut lorsqu'il s'agit d'accorder la libération. Les autres formes de mise en liberté doivent être imposées conformément au principe de l'échelle, qui doit être strictement respecté : la mise en liberté est privilégiée dans les meilleurs délais et pour les motifs les moins onéreux".
La CSC a statué qu'il existe trois motifs pour lesquels la libération sous caution peut être refusée. Ces motifs sont les suivants :
Toute personne qui ne respecte pas les conditions de sa mise en liberté sous caution peut voir sa mise en liberté sous caution révoquée. Elle peut être placée en détention et revenir devant le tribunal pour expliquer pourquoi elle ne devrait pas rester en détention jusqu'à son procès. La violation d'une condition de mise en liberté sous caution peut souvent donner lieu à une nouvelle inculpation pénale pour cette violation et rendre plus difficile l'obtention d'une mise en liberté sous caution à l'avenir.
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