Après qu'une personne a été reconnue coupable de fraude, le tribunal doit déterminer une peine appropriée. Bien que le code criminel prévoie des peines maximales - deux ans moins un jour et une amende de 5 000 $ pour une fraude inférieure à 5 000 $ et un maximum de 14 ans de prison pour une fraude supérieure à 5 000 $ - le tribunal tient compte de nombreuses autres variables avant de prononcer une peine.
Par exemple, le tribunal peut augmenter une peine pour tenir compte des circonstances aggravantes liées au contrevenant ou à l'infraction, ou la diminuer s'il y a des circonstances atténuantes. Une circonstance aggravante serait le casier judiciaire du délinquant, tandis qu'une circonstance atténuante pourrait inclure le fait que l'accusé est un délinquant primaire.
En 2015, la Cour suprême du Canada a donné ces orientations pour trouver une peine appropriée pour tout crime.
"Pour déterminer si une peine est appropriée, il faut également tenir compte des objectifs de détermination de la peine énoncés à l'article 718 du Code pénal et des autres principes de détermination de la peine énoncés à l'article 718.2. Mais là encore, il appartient au juge de première instance de bien peser ces différents principes et objectifs, dont l'importance relative variera nécessairement en fonction de la nature du crime et des circonstances dans lesquelles il a été commis ... il n'existe pas de peine uniforme pour un crime particulier ... la détermination de la peine est un processus intrinsèquement individualisé, et la recherche d'une seule peine appropriée pour un délinquant et un crime similaires sera souvent un exercice d'abstraction académique infructueux".
L'article 718 stipule que la peine doit "avoir un ou plusieurs des objectifs suivants :
L'article 718.2 est beaucoup plus long, mais pour résumer, il demande au tribunal de tenir compte de toute circonstance aggravante ou atténuante. Dans le cas de la fraude, un facteur aggravant clé est l'abus par le défendeur d'une position de confiance ou d'autorité par rapport à la victime.
Une autre circonstance aggravante pertinente dans le cas de la fraude est "si l'infraction a eu un impact significatif sur la victime, compte tenu de son âge et d'autres circonstances personnelles, y compris sa santé et sa situation financière".
Dans chaque cas, le code stipule qu'"une peine doit être augmentée ou réduite pour tenir compte de toute circonstance aggravante ou atténuante pertinente liée à l'infraction ou à l'auteur de l'infraction".
Selon le ministère de la justice (DoJ), "l'objectif fondamental de la condamnation est de contribuer, avec les initiatives de prévention de la criminalité, au respect de la loi et au maintien d'une société juste, pacifique et sûre".
"Le droit pénal devrait prévoir des sanctions pour les comportements criminels qui sont liées à la gravité de l'infraction et au degré de responsabilité du délinquant, et qui reflètent le besoin de protection du public contre de nouvelles infractions commises par le délinquant et de dissuasion adéquate contre des infractions similaires commises par d'autres", déclare le DoJ.
Si une personne est accusée de fraude de moins de 5 000 $, le ministère public peut procéder par mise en accusation et demander la peine maximale de deux ans de prison fédérale suivie de trois ans de probation. Si le ministère public décide plutôt de traiter l'accusation de fraude comme une condamnation sommaire, la peine maximale est de deux ans moins un jour dans une prison provinciale et une amende de 5 000 $.
Une condamnation pour fraude de plus de 5 000 $ est automatiquement considérée comme un acte criminel passible d'une peine maximale de 14 ans.
Le ministère de la justice énumère les différents types de peines qui peuvent être prononcées en matière pénale, y compris la fraude. Le tribunal peut imposer l'une de ces peines ou une combinaison de celles-ci :
Absolution inconditionnelle ou conditionnelle Cette peine peut être prononcée pour des fraudes mineures après un verdict de culpabilité, et aucune condamnation ne sera enregistrée. Dans le cas d'une libération conditionnelle, les conditions peuvent inclure le fait d'éviter l'alcool ou les drogues, ou de suivre un traitement ou des programmes de conseil.
Peine suspendue et probation Le tribunal peut choisir de suspendre l'imposition d'une peine et de mettre le contrevenant en probation pour une durée déterminée. Une personne en probation reste hors de détention mais est supervisée par un agent de probation et doit respecter certaines conditions.
Une amende En cas de fraude, une amende est généralement combinée à une autre peine, telle qu'un emprisonnement ou une période de probation. Si le contrevenant est en défaut de paiement d'une amende, le gouvernement provincial ou fédéral peut refuser de délivrer, renouveler ou suspendre une licence ou un permis jusqu'à ce que l'amende soit payée, la peine d'emprisonnement étant le dernier recours.
Condamnation avec sursis Si une peine est inférieure à deux ans d'emprisonnement, le tribunal peut ordonner que la peine soit purgée dans la communauté, sous certaines conditions, au lieu de la prison. Le tribunal doit être convaincu que si le délinquant purge sa peine dans la communauté, il ne mettra pas en danger la sécurité du public.
Emprisonnement Un délinquant condamné à moins de deux ans purge sa peine dans un établissement correctionnel provincial. Un délinquant condamné à deux ans ou plus purge généralement sa peine dans un pénitencier fédéral.
Peine intermittente Lorsque le tribunal impose une peine de 90 jours ou moins, il peut autoriser que cette peine soit purgée par intermittence ou par blocs de temps, par exemple le week-end. Cela permet au délinquant de travailler, d'aller à l'école ou de s'occuper d'un enfant, par exemple. Une peine intermittente doit être accompagnée d'une ordonnance de probation, qui régit la conduite du délinquant pendant qu'il n'est pas en prison.
Restitution Dans le cas d'une fraude, le tribunal veut que l'argent soit restitué à la victime. Le tribunal peut imposer la restitution sous forme d'une ordonnance distincte, en même temps qu'une autre peine, comme l'une des conditions d'une condamnation avec sursis ou comme condition de la probation.
Jusqu'à récemment, toute personne condamnée pour un crime passible d'une peine de prison de 14 ans ou plus ne pouvait bénéficier d'une peine de prison avec sursis ou d'une assignation à résidence. Cela a changé en 2020, lorsque la décision de la Cour d'appel de l'Ontario a annulé cette disposition dans une affaire impliquant une femme indigène trouvée avec une quantité importante de cocaïne dans sa valise dans un aéroport de Toronto.
Le juge qui a prononcé la sentence a noté qu'elle était "une survivante intergénérationnelle de l'effort du gouvernement en matière de pensionnats pour éradiquer l'héritage culturel de son peuple". Cependant, il a rejeté sa demande de condamnation avec sursis et lui a infligé une peine de prison.
Son avocat a fait appel, arguant que les articles du Code qui rendent les condamnations avec sursis impossibles pour les actes criminels où la peine maximale est de 14 ans ou plus sont arbitraires et trop larges. La cour d'appel a accepté et lui a accordé une peine conditionnelle à purger à domicile, en citant une décision de la Cour suprême du Canada qui a offert ces points de vue sur le rôle des juges chargés de la détermination de la peine.
"Il est clair que l'innovation en matière de détermination de la peine ne peut à elle seule éliminer les causes des infractions commises par les autochtones et le problème plus vaste de l'aliénation des autochtones du système de justice pénale ... ce qui peut et doit être abordé, cependant, c'est le rôle limité que les juges chargés de la détermination de la peine joueront pour remédier à l'injustice dont sont victimes les peuples autochtones au Canada. Les juges qui prononcent les peines font partie des décideurs qui ont le pouvoir d'influencer le traitement des délinquants autochtones dans le système judiciaire. Ils déterminent plus directement si un délinquant autochtone ira en prison ou si d'autres options de condamnation peuvent être utilisées, ce qui jouera peut-être un rôle plus important dans le rétablissement d'un sentiment d'équilibre pour le délinquant, la victime et la communauté, et dans la prévention de futurs crimes".
La décision du tribunal d'annuler la règle selon laquelle une condamnation avec sursis n'est pas une option pour un crime passible d'une peine de prison de 14 ans ou plus est applicable à d'autres accusations, y compris la fraude, et je demanderai des condamnations avec sursis pour les clients lorsque cela sera approprié.
Si vous êtes reconnu coupable de fraude et que vous n'êtes pas libéré, vous aurez un casier judiciaire enregistré dans une base de données gérée par la GRC. Votre casier judiciaire sera visible par toutes les forces de police canadiennes, ainsi que par les services de répression américains.
Ce casier peut avoir un impact important sur votre vie. Si vous postulez à un emploi pour lequel l'employeur potentiel effectue une vérification des antécédents, il est peu probable qu'il engage une personne condamnée pour fraude.
Lorsqu'il s'agit de questions de droit familial ou de garde d'enfants, un juge peut prendre en considération le casier judiciaire comme preuve de votre moralité. Il peut même être hors de question de faire du bénévolat, car la plupart des agences exigent une vérification du casier judiciaire. Si vous avez un casier judiciaire, vous devrez le divulguer et le fournir à l'agence.
En règle générale, si une personne a un casier judiciaire et qu'elle commet une autre infraction, elle sera condamnée plus sévèrement qu'une personne ayant un casier judiciaire vierge. Alors qu'un accusé peut avoir reçu une peine légère auparavant, une deuxième condamnation s'accompagnera de peines plus lourdes pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement.
Comme l'indique un jugement de la Cour suprême de Terre-Neuve-et-Labrador : "Un casier judiciaire indique certainement une diminution des perspectives de réhabilitation. En outre, un casier judiciaire, et en particulier lorsque les infractions sont similaires, est le présage qui alerte immédiatement le juge qui prononce la peine sur le fait que le délinquant est devenu une menace sérieuse pour la communauté. L'importance du risque dépend bien sûr de la nature des infractions et des circonstances".
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