La fraude électronique consiste à transférer de l'argent d'un individu ou d'une organisation à une personne en utilisant les télécommunications (le téléphone) ou les communications électroniques (courriels ou messages textes). Les virements électroniques peuvent être difficiles à suivre et à recouvrer, car les fonds sont considérés comme appartenant au destinataire une fois que le transfert est définitif, ce qui se produit en l'espace de quelques secondes.
Une fraude par virement bancaire peut être perpétrée par une personne se présentant comme un employé de l'entreprise qui donne des instructions de virement bancaire (généralement par courrier électronique) pour payer une somme importante pour une transaction. Le destinataire croit qu'il s'agit d'un courriel légitime et transfère électroniquement les fonds sur le compte frauduleux.
La police signale que les fraudeurs sont de plus en plus audacieux et sophistiqués dans leurs efforts pour tromper les individus.
À la suite d'un délit commis par voie électronique ou téléphonique, il y a souvent un différend sur la question de savoir qui est responsable de la perte financière. Le droit de la responsabilité en matière de fraude par virement électronique évolue, les victimes ou les entreprises étant souvent tenues pour responsables si elles n'ont pas fait preuve de prudence dans la détection et la prévention de la fraude.
L'expression "wire fraud" est un terme américain et n'est pas utilisée dans notre code criminel. Selon le ministère américain de la justice, "les éléments de la fraude électronique en vertu de la section 1343 correspondent directement à ceux de la loi sur la fraude postale, mais exigent l'utilisation d'un appel téléphonique entre États ou d'une communication électronique effectuée dans le cadre du stratagème".
Elle explique que les quatre éléments essentiels de la fraude par fil sont les suivants :
Selon la Cour fédérale du Canada, la définition américaine de la fraude par fil "à certains égards ... est plus large que notre infraction au code criminel [pour la fraude] ... 380(1)(a) du code criminel exige qu'il y ait une fraude réelle alors que la disposition américaine n'exige pas l'achèvement de l'activité frauduleuse. En droit américain, l'intention de frauder suffit à établir la culpabilité. D'autre part, la disposition canadienne est plus large en ce sens qu'elle couvre toutes les formes de fraude et pas seulement la fraude dans les domaines de la communication par fil, radio ou télévision dans le commerce interétatique ou étranger".
L'article 380 (1) du code stipule que toute personne peut être reconnue coupable de fraude si elle "par tromperie, mensonge ou autre moyen frauduleux, qu'il s'agisse ou non d'un faux semblant au sens de la présente loi, escroque le public ou toute personne, qu'elle soit ou non vérifiée, de tout bien, argent ou titre de valeur ou de tout service".
La peine encourue pour tout type de fraude dépend de la somme d'argent en jeu. Si la valeur de la fraude est supérieure à 5 000 dollars, le contrevenant risque jusqu'à 14 ans de prison. Si la valeur de la fraude est inférieure à 5 000 dollars, la peine maximale est de deux ans d'emprisonnement.
Selon le Centre canadien de cybersécurité, "la fraude et l'escroquerie sont presque certainement la forme la plus courante de cybercriminalité à laquelle les Canadiens seront confrontés ... car les cybercriminels tentent de voler des informations personnelles, financières et d'entreprise par le biais d'Internet". Le Centre ajoute que 70 878 cas de fraude ont été signalés au Canada en 2022.
Cette année-là, le Centre antifraude du Canada a reçu des rapports de fraude et de cybercriminalité totalisant 530 millions de dollars en pertes pour les victimes, indique la GRC, ce qui représente "une augmentation de près de 40 % par rapport aux pertes sans précédent de 380 millions de dollars en 2021".
La GRC ajoute que "l'augmentation des pertes financières n'est pas liée à une augmentation du nombre de signalements - le Centre antifraude du Canada estime que seulement 5 à 10 % des personnes signalent les fraudes."
Un sondage Ipsos de 2023 montre que la fraude est assez courante au Canada, puisque près de la moitié (43 %) des Canadiens affirment avoir été sciemment victimes d'une fraude ou d'une escroquerie à un moment ou à un autre de leur vie.
"Et contrairement aux stéréotypes conventionnels, les Canadiens plus âgés (55+) sont parmi les moins susceptibles de déclarer avoir été sciemment victimes de fraude ou d'escroquerie au cours de leur vie (31 % contre 50 % chez les 18-54 ans)", ajoute Ipsos.
Tout le monde peut être victime d'une fraude par téléphone ou en ligne, même les directeurs financiers des grandes villes canadiennes.
Selon un article paru en 2022, la ville d'Ottawa a été victime d'une fraude de 558 000 dollars "parce que la ville a été touchée par une action illégale perpétrée contre une agence partenaire".
"Bien que les informations sur les raisons pour lesquelles la ville a perdu l'argent soient vagues, l'article indique que la ville travaille actuellement avec la police d'Ottawa et son institution financière pour récupérer les fonds.
Le rapport ajoute que la ville a été victime d'une fraude en 2018 lorsqu'un ancien trésorier de la ville a été ciblé dans une escroquerie "whaling" par un homme se faisant passer pour le directeur de la ville.
Selon IBM, "les attaques de chasse à la baleine visent à voler de grosses sommes d'argent à une organisation en trompant un responsable de haut niveau pour qu'il effectue, autorise ou ordonne un virement bancaire vers un vendeur ou un compte bancaire frauduleux."
La dépêche ajoute qu'un homme de Floride a convaincu le directeur d'une ville d'envoyer 128 000 dollars à une fausse entreprise. Le Floridien a été reconnu coupable de fraude et condamné à 12,5 ans de prison d'État.
Des responsables financiers d'autres villes canadiennes ont également été la proie d'escrocs. À la fin de l'année 2023, des escrocs ont infiltré les comptes de courrier électronique d'une entreprise de construction chargée d'un projet de logements abordables à Sudbury (Ontario) et ont dupé un membre de la ville en lui faisant envoyer 1,5 million de dollars sur un faux compte bancaire, selon un rapport d'actualité.
La fraude est une forme de vol et l'accusation peut être portée pour un acte de tromperie, de mensonge ou pour l'utilisation d'autres moyens frauduleux. Pour convaincre le tribunal qu'un accusé doit être condamné, l'accusation doit prouver que l'accusé a commis un acte intentionnel pour frauder la victime et que ces actes ont entraîné une perte financière pour la victime.
Un avocat pénaliste peut être en mesure de faire valoir que les limites sont parfois floues entre les pratiques commerciales légitimes et ce qui constitue une action criminelle, ou que l'accusé a commis une erreur de bonne foi. Étant donné que les preuves du ministère public reposent sur des dossiers et des documents financiers, un avocat peut les analyser pour y déceler des incohérences susceptibles d'affaiblir les arguments de l'accusation.
Un avocat expérimenté peut également s'assurer que les enquêteurs n'ont pas violé les droits de l'accusé garantis par la Charte canadienne des droits et libertés.
Les personnes accusées de tout type de fraude devraient consulter un avocat de la défense pénale pour s'assurer que leur témoignage et leurs preuves sont pris en considération par le tribunal. Les personnes de la région d'Ottawa peuvent me contacter pour une consultation gratuite sur toute question de droit pénal.