La violence entre partenaires intimes (VPI) va de la violence psychologique, comme les injures, aux agressions physiques ou sexuelles répétées et aux homicides. Selon les informations de Statistique Canada, la VPI est reconnue comme un problème de santé publique qui peut avoir des conséquences importantes non seulement pour la victime, mais aussi pour les familles, les communautés et la société dans son ensemble.
Selon Statistique Canada, les femmes, les jeunes et les personnes qui ont des relations amoureuses sont les plus susceptibles de subir cette forme de violence, tandis que les personnes légalement séparées de leur conjoint sont plus susceptibles d'être tuées que celles dont le mariage est intact.
Une étude de Justice Canada a estimé le coût pour les Canadiens d'un seul type de VPI, la violence conjugale, à 7,4 milliards de dollars en 2009. La majeure partie de ce chiffre concerne les coûts liés aux victimes, tels que la douleur et la souffrance, les frais de conseil et les frais juridiques liés au divorce, tandis que les coûts les plus élevés suivants sont supportés par des tiers (familles, employeurs et services sociaux) et par les systèmes de justice pénale et civile (police, tribunaux et services correctionnels).
En 1996, le Parlement a promulgué l'article 718.2(a)(ii) du Code Criminel, reconnaissant que l'existence d'une relation intime doit être considérée comme une circonstance aggravante lors de la détermination de la peine dans les affaires de voies de fait. Le Code n'a rendu obligatoire que quelques facteurs aggravants, donnant ainsi une importance particulière à la relation entre époux.
Cet article se lit en partie comme suit : "Le tribunal qui prononce une peine doit également prendre en considération ... la preuve que le délinquant, en commettant l'infraction, a abusé de son partenaire intime ou d'un membre de la victime ou de la famille du délinquant".
Gardez à l'esprit qu'un partenaire intime est souvent un conjoint ou une personne qui vit une relation de longue durée, bien qu'il puisse également s'agir d'une relation d'un soir. Il n'est pas nécessaire qu'il y ait une relation antérieure.
Selon une fiche d'information du Ministère de la of Justice, en 2000, le Parlement a modifié le code en remplaçant le mot "spouse" par "spouse or common-law partner". Ce dernier est défini comme "une personne qui cohabite avec l'individu dans une relation conjugale, ayant ainsi cohabité pendant une période d'au moins un an". Cet amendement fait partie d'une législation omnibus plus large visant à mettre fin à la discrimination à l'égard des partenaires de même sexe.
Selon des documents du Ministère, le tribunal s'est penché sur la question de la violence entre partenaires intimes au cours des 30 dernières années, exposant un problème qui était autrefois "caractérisé comme quelque chose de privé, au sein de la famille et non comme une cause légitime de préoccupation publique". Les tribunaux étaient souvent plus soucieux de maintenir l'unité familiale intacte que de mettre fin à la violence".
La plupart des provinces et territoires ont mis en place des réponses du système judiciaire spécifiques à la violence entre partenaires intimes afin de mieux répondre aux besoins des victimes et des auteurs. Ces réponses comprennent des changements aux protocoles de police et de poursuite et une formation spécialisée pour la police et les procureurs de la Couronne.
Les recherches montrent que les victimes de la violence entre partenaires intimes risquent de subir d'autres violences lorsqu'elles quittent une relation violente, surtout si ce départ déclenche l'intervention du système de justice pénale.
Selon un document du Ministère de la justice de 2019, un peu plus d'un quart des crimes violents signalés par la police tombaient dans la catégorie des VPI en 2016, plus de 93 000 Canadiens ayant contacté la police pour faire des allégations.
Parmi eux, 79 % des victimes étaient des femmes, les jeunes femmes adultes étant les plus exposées. De 2006 à 2016, le risque d'homicide entre partenaires intimes était le plus élevé pour les jeunes femmes adultes âgées de 25 à 29 ans.
En 2016, les relations amoureuses représentaient 55 % des cas de VPI signalés par la police, tandis que les relations entre conjoints (actuels ou anciens mariés ou conjoints de fait) représentaient 44 % de ces cas.
Selon un rapport de Statistique Canada de 2018, la Saskatchewan avait le taux le plus élevé de VPI parmi les provinces, avec 655 victimes pour 100 000 habitants. Le Manitoba arrivait en deuxième position et l'Alberta en troisième.
Un rapport du Centre canadien de la statistique juridique montre que les taux de crimes violents contre les jeunes femmes et les jeunes filles étaient les plus élevés dans le nord de la Saskatchewan, qui comptait 13 886 victimes pour 100 000 habitants en 2017. Les taux dans le nord de la Saskatchewan sont six fois plus élevés que dans les régions du sud de la province, et plus élevés que dans les trois territoires, ce qui en fait sans doute l'endroit le plus dangereux pour les femmes au Canada.
Selon un article du Calgary Journal, alors que Statistique Canada rapporte qu'environ 80 % des victimes de PVI dans les incidents signalés par la police sont des femmes, un autre rapport publié par l'agence indique que les hommes signalent plus souvent les abus que les femmes.
L'article mentionne le rapport de Statistique Canada intitulé "La violence familiale au Canada" : Profil statistique, a révélé que 4,2 % des hommes déclarent avoir été maltraités par leur partenaire, contre 3,5 % pour les femmes.
L'article cite un professeur de criminologie qui a mené une étude en 2019 examinant les divergences entre les deux sources d'information.
"La plupart des crimes commis au sein de la famille ne sont jamais connus de la police. Cela explique ce manque de cohérence entre les chiffres", affirme le professeur. "Les données de la police sont très limitées, de sorte qu'elles ne montrent que le crime qui est connu de la police".
Le rapport du Journal note qu'une étude universitaire américaine a examiné les expériences de 389 hommes américains qui avaient été maltraités par leur partenaire, et comment ils avaient le sentiment que le système judiciaire les avait traités. La majorité des hommes ont déclaré ne pas être crus par la police.
"Quand mon ex-femme a essayé de me tuer, je suis allé à la police", aurait déclaré un homme. "Au lieu de m'aider, ils ont dit que j'avais dû faire quelque chose pour la provoquer."
Selon l'histoire, plusieurs de ces hommes ont même été mis en détention, même s'ils avaient des preuves qu'ils étaient la victime.
"J'ai été sauvagement attaqué dans ma maison, assommé, commotionné, jeté par la fenêtre de devant de ma résidence. J'ai reçu des coups de pied au cul et la police m'a arrêté pour agression au second degré, même si je n'étais pas l'agresseur", a déclaré un autre homme aux chercheurs.
Le professeur de criminologie cité dans l'article dit que des incidents comme ceux-ci ont fait que les hommes ont eu peur de contacter la police.
"Ils sont punis pour avoir appelé à l'aide parce qu'ils sont immédiatement considérés comme l'agresseur plutôt que comme une victime", déclare-t-elle. Le professeur ajoute que si cette étude s'est penchée sur les situations impliquant des hommes aux États-Unis, elles sont similaires à ce que vivent les hommes canadiens.
Dans les Territoires du Nord-Ouest, un homme a été condamné à 90 jours de prison et à un an de probation après avoir agressé sa petite amie. L'avocat de l'homme et le procureur de la Couronne ont convenu de cette peine dans une soumission conjointe au tribunal, même si le juge a estimé qu'elle n'était pas assez sévère. Les documents du tribunal montrent que le juge a cité l'arrêt Anthony-Cook de 2016, dans lequel la Cour suprême a décidé que la seule chose qu'un tribunal doit prendre en compte lors de l'évaluation d'une soumission conjointe sur la peine devrait être le "test de l'intérêt public".
Dans l'affaire des T.N.-O. de 2020, le jugement a noté "La jurisprudence des Territoires du Nord-Ouest regorge d'exemples de juges qui soulignent l'importance fondamentale de la dénonciation et de la dissuasion lors de l'imposition de peines à des délinquants qui sont violents envers leurs partenaires intimes", a-t-il écrit. "En ce qui concerne ce message spécifique, la seule chose qui a changé, c'est la terminologie. Que ce soit dans le contexte de la violence "domestique", de la violence "familiale" ou de notre terminologie actuelle, il n'y a aucune équivoque sur le fait que ce sont la dénonciation et la dissuasion qui sont les objectifs les plus importants de la condamnation ... les principes les plus importants sont que la peine doit être telle qu'elle dissuade d'autres hommes de se comporter de la même manière envers des femmes qui sont leurs épouses ou leurs partenaires ... et que la peine doit exprimer la volonté de la communauté de répudier une telle conduite dans une société qui valorise la dignité de l'individu".
Il a ajouté que la VPI "continue d'être un vaste problème social qui doit être traité par la société, par le gouvernement, par les communautés et par les citoyens individuels". Lorsque les tribunaux interviennent, l'agression, la violence domestique a déjà eu lieu. Nous sommes confrontés à des conséquences souvent désastreuses. En tant que tel, notre rôle reste le même, à savoir utiliser la politique de condamnation pour dénoncer la violence domestique en termes clairs et pour dissuader le délinquant et d'autres personnes de commettre des actes de violence domestique".
En abordant la question de la peine, il a déclaré "Une peine de 30 jours d'emprisonnement insignifiante ... pour son agression grave ... est très courte pour dénoncer son comportement et n'a pas d'effet dissuasif réel, ni spécifique ni général. Je dois néanmoins l'approuver car la décision Anthony-Cook m'empêche d'utiliser la politique de détermination de la peine pour dénoncer en termes clairs la violence entre partenaires intimes face à des soumissions conjointes de cette nature".
Lorsque les affaires de VPI sont portées devant les tribunaux au Canada, 60 % d'entre elles aboutissent à une condamnation, selon les informations du ministère de la justice, ce qui est légèrement inférieur au taux moyen de condamnation pour l'ensemble des crimes. J'ai aidé de nombreux clients accusés à tort de crimes relevant de la VPI. Si la police vous a appelé pour un entretien ou un interrogatoire, ne faites pas de déclaration. Appelez-moi d'abord pour une consultation gratuite.