Le cyberharcèlement consiste à utiliser l'internet, le courrier électronique ou d'autres technologies de télécommunication pour harceler ou traquer une autre personne. Les cyberharceleurs cherchent souvent à intimider les victimes ou à leur rendre la vie insupportable par des actions méthodiques et persistantes.
Le cyberharcèlement est essentiellement une extension de la forme physique du harcèlement et peut prendre de nombreuses formes, notamment
Selon le Manuel à l'intention des policiers et des procureurs de la Couronne sur le harcèlement criminel publié par le gouvernement fédéral, le cyberharcèlement est une forme de harcèlement criminel. Il note que "le harcèlement criminel consiste souvent en une conduite répétée sur une certaine période de temps, qui fait raisonnablement craindre pour la sécurité de la personne visée, mais qui n'entraîne pas nécessairement de blessure physique. Il peut être le précurseur d'actes violents et/ou mortels ultérieurs".
Le manuel ajoute que "dans certaines situations de cyberharcèlement, des accusations de harcèlement criminel peuvent être appropriées". Il ajoute que "selon l'activité en cause, des accusations en vertu des articles suivants du code criminel pourraient également être envisagées : voyeurisme, distribution de pornographie juvénile, leurre par Internet, conseil au suicide, diffamation, incitation volontaire à la haine, extorsion, utilisation non autorisée d'un ordinateur, transmission de faux messages, intimidation, méfait relatif aux données, vol d'identité et fraude d'identité".
Les personnes accusées de cyberharcèlement sont souvent inculpées de harcèlement criminel. Si cette accusation est traitée comme un acte criminel, la peine d'emprisonnement maximale est de 10 ans.
Si le cyberharcèlement inclut la distribution de pornographie enfantine, la peine maximale passe à 14 ans d'emprisonnement.
Dans les cas moins graves, le juge peut prononcer un engagement de ne pas troubler l'ordre public. Ces ordonnances judiciaires durent jusqu'à 12 mois et sont assorties de conditions pouvant inclure l'interdiction pour le délinquant d'entrer en contact avec la victime ou sa famille en personne ou en ligne. S'il est prouvé que le délinquant ne respecte pas les conditions imposées, il peut être envoyé en prison.
Selon le manuel fédéral, le harcèlement criminel "est très personnel, lié à la relation entre l'auteur et la victime. En effet, dans un sens très réel, la relation est la violence ; les auteurs tentent d'établir ou de maintenir une relation - amoureuse ou de colère - contre la volonté des victimes".
Bien qu'il y ait eu quelques cas très médiatisés de célébrités harcelées, le manuel note que "la plupart des cibles de harcèlement sont des gens ordinaires".
Il ajoute que "les comportements individuels qui constituent le harcèlement criminel semblent souvent innocents et inoffensifs. Le simple fait d'envoyer une douzaine de roses à une femme le jour de la Saint-Valentin semble romantique à beaucoup de gens. Cependant, pour une femme qui a été maltraitée par l'expéditeur et qui a tenté de lui cacher sa localisation, il peut s'agir d'un message terrifiant indiquant qu'il sait où elle se trouve et qu'elle ne peut pas lui échapper".
Le manuel explique que les personnes qui traquent d'autres personnes ont un comportement obsessionnel, "en ce sens qu'elles ont des pensées et des idées persistantes concernant la victime ... beaucoup ont des antécédents criminels, psychiatriques et de toxicomanie".
Selon un rapport de Statistique Canada, les hommes comme les femmes peuvent être victimes de cyberharcèlement. Il en ressort que :
Selon le rapport fédéral "Le harcèlement est un crime appelé harcèlement criminel", le harcèlement existe depuis longtemps, mais le chef d'accusation de "harcèlement criminel" n'a été créé qu'en 1993. Jusqu'à cette date, la police inculpait une personne pour une infraction telle que l'intrusion nocturne, le vagabondage ou la profération de menaces.
Le rapport ajoute que la législation sur le harcèlement criminel est une "réponse à l'augmentation de la violence à l'égard des femmes, en particulier des femmes qui quittent un mariage ou une relation intime".
Elle ajoute qu'environ 88 % des victimes de ce crime sont harcelées par un ex-partenaire ou un ex-conjoint, une connaissance, un collègue ou un ami proche.
"Bien que tout le monde puisse être victime de harcèlement criminel, huit victimes sur dix sont des femmes et neuf harceleurs sur dix sont des hommes", précise le rapport.
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