Selon le Code criminel du Canada, une personne commet des voies de fait lorsqu'elle emploie intentionnellement la force contre une autre personne, directement ou indirectement, sans son consentement. Mais lorsque cette action "blesse, mutile, défigure ou met en danger la vie du plaignant", l'agresseur doit faire face à l'accusation de voies de fait graves, précise le Code.
Il s'agit du type de voies de fait les plus graves, déposées dans les cas où la vie d'une personne n'a pas été perdue. Une blessure peut être un os cassé ou une coupure de la peau, tandis que mutiler ou défigurer consiste à causer une altération plus que temporaire de la silhouette ou de l'apparence d'une personne, comme une cicatrice au visage. La mise en danger de la vie d'une personne signifie que cette dernière est confrontée à un risque réel, même si aucune blessure corporelle n'a été infligée.
Pour prouver son cas, le Procureur doit démontrer qu'il y a eu un usage intentionnel de la force et la connaissance que cela pourrait entraîner des lésions corporelles. Il doit également démontrer que les blessures n'étaient pas insignifiantes ou temporaires, mais que les dommages seront plutôt de longue durée ou que la vie de la personne était en danger.
Le Procureur doit prouver qu'il y avait une intention (mens rea) de causer des dommages corporels, mais il n'a pas besoin de prouver qu'il y avait une intention de mutiler, blesser ou défigurer. La Cour suprême du Canada a renforcé ce principe en 2016, après qu'un jeune délinquant ait été accusé d'avoir frappé un autre jeune au visage. Cette agression a entraîné la rupture de la mâchoire de la victime en deux endroits, nécessitant une opération chirurgicale immédiate, ainsi que des plaques de métal qu'il devra porter toute sa vie dans sa mâchoire.
En déclarant le jeune coupable de voies de fait graves, le jugement a noté que "l'accusé avait la prévoyance objective requise pour causer des lésions corporelles à la victime. La loi n'exige pas que le Procureur prouve que l'Accusé avait l'intention de mutiler, blesser ou défigurer la Victime".
En 2019, la Cour d'appel de Colombie britannique a rendu un arrêt déterminant la gravité d'une blessure avant qu'elle ne devienne une "blessure" aux fins des voies de fait graves prévues par le Code.
L'affaire concernait un homme qui avait frappé un autre homme à plusieurs reprises à la tête, lui laissant deux coupures, une sur le front et une autre à l'arrière de la tête, nécessitant toutes deux cinq points de suture. L'agresseur a été accusé de voies de fait graves, mais le juge de première instance l'a déclaré coupable de l'accusation moins grave de voies de fait causant des lésions corporelles, estimant que les blessures de la victime n'étaient pas des blessures.
La Cour d'appel de la Colombie-Britannique n'était pas d'accord, le jugement détaillant longuement l'histoire législative du terme "blessure", tant au Royaume-Uni qu'au Canada. En remplaçant la condamnation pour voies de fait causant des lésions corporelles par une condamnation pour voies de fait graves, la cour a noté que les "blessures de la victime s'élevaient au niveau de lésions corporelles graves". Une coupure qui nécessite cinq points de suture ou des agrafes constitue une atteinte substantielle à l'intégrité physique d'une personne".
Cracher ou tousser sur quelqu'un est une forme d'agression que la police et le Procureur prennent très au sérieux, surtout en cas de pandémie. Voici quelques exemples qui montrent comment ce crime est considéré.
En Colombie-Britannique, un homme a été accusé de voies de fait graves après avoir craché sur un policier lors d'une arrestation pour avoir supposément pénétré par effraction dans une maison vide. Lors de l'arrestation, la GRC a allégué qu'il avait craché au visage d'un des policiers. Un porte-parole de la police a fait remarquer que "cracher sur quelqu'un est toujours une agression grave ... mais le faire dans le cadre de cette pandémie actuelle est particulièrement inacceptable".
En Ontario, un homme a été accusé de voies de fait graves après avoir prétendument craché au visage d'un officier de police. Selon ce reportage, l'homme buvait une canette de bière et collait sa tête dans les véhicules des gens. Lorsque la police est arrivée, il a résisté à l'arrestation et a craché directement au visage d'un policier, ce qui a donné lieu à une accusation de voies de fait graves.
Le bon sens devrait nous dire que tout type de crachat ou de toux sur quelqu'un est inacceptable, encore plus pendant une pandémie. Si vous êtes accusé de voies de fait après un tel incident, votre avocat aura son travail interrompu pour qu'il puisse défendre vos actions.
Si une personne blesse, mutile, défigure ou met en danger la vie du plaignant lors d'une agression sexuelle, elle peut être accusée d'agression sexuelle grave. Et si une arme à feu à autorisation restreinte ou prohibée est utilisée, ou si l'acte a été commis au profit d'une organisation criminelle, les sanctions sont clairement énoncées dans cette section du code.
Dans tout autre cas où une arme à feu est utilisée pour la commission de l'infraction, le code prévoit une peine minimale d'emprisonnement de quatre ans, pouvant aller jusqu'à la prison à vie.
Ces cas illustrent le sérieux avec lequel les tribunaux prennent les agressions sexuelles graves. En 1998, la Cour suprême a statué que le fait d'exposer quelqu'un au VIH constitue une agression sexuelle. Cette décision a été rendue dans une affaire où un homme a été accusé de voies de fait graves pour n'avoir pas informé deux partenaires sexuelles féminines de sa séropositivité.
L'arrêt indique : "Il faut se rappeler que ce qui est considéré est une activité sexuelle consensuelle qui ne constituerait pas une agression si ce n'était pas pour l'effet de la fraude. Il est évident que si l'acte sexuel ou toute autre activité sexuelle était consensuel, il ne pourrait pas s'agir de voies de fait. Ce n'est que parce que le consentement a été obtenu par fraude qu'il est vicié. Les voies de fait graves sont une infraction très grave. En effet, une condamnation pour toute agression sexuelle a de graves conséquences. La gravité de ces infractions fait qu'il est essentiel que la conduite mérite les conséquences d'une condamnation".
Une autre affaire concerne un joueur de la Ligue canadienne de football qui a été accusé d'avoir eu des relations sexuelles non protégées avec deux femmes après avoir été testé positif au VIH. Il était alors marié à une femme d'Alabama avec laquelle il a eu deux enfants.
Selon des documents judiciaires, à la suite d'un test VIH positif au Canada, on lui a demandé les noms de ses partenaires sexuels de l'époque.
"Il est à noter que l'appelant a négligé de mentionner le nom d'une des plaignantes, O.A., malgré le fait qu'il était en relation avec elle à l'époque", peut-on lire dans le jugement. Lorsqu'on lui a demandé au procès pourquoi il n'avait pas mentionné le nom d'O.A., il a répondu qu'il l'avait "oublié".
Malgré ses excuses à ses coéquipiers, ses enfants, sa femme et ses amants, il a été condamné à cinq ans et demi de prison.
Être accusé d'agression sexuelle grave est un crime grave, aussi avez-vous un conseiller juridique expérimenté à vos côtés si cela se produit.
Lorsque je défends une personne accusée de voies de fait graves, je cherche d'abord des preuves qui indiquent que ses actes n'étaient pas intentionnels. J'examine également les méthodes utilisées par la police au cours de l'enquête et je vérifie si certains de leurs éléments de preuve peuvent être contestés. La Charte canadienne des droits et libertés énonce les droits des Canadiens avant et après une arrestation, et si ces droits n'ont pas été respectés par les policiers, cela facilitera votre défense.
Dans certaines circonstances, les prévenus peuvent prétendre qu'ils ont agi en état de légitime défense et qu'ils n'avaient pas l'intention de causer un préjudice grave à autrui. Une personne ne peut pas être condamnée pour voies de fait graves si ses actes ont été commis pour se protéger elle-même, pour protéger ses biens ou pour protéger d'autres personnes et leurs biens.
Comme pour toute accusation, la charge de la preuve reste élevée pour le Procureur, et un avocat expérimenté peut vous aider à présenter votre cas de la meilleure façon possible.
En raison de la gravité de cette infraction, les voies de fait graves sont un délit strictement punissable par mise en accusation, sans possibilité de condamnation avec sursis, et le Procureur demandera une peine de prison en cas de condamnation. Bien qu'il n'y ait pas de peine minimale, la peine maximale est de 14 ans d'emprisonnement.
Les autres peines peuvent être une amende, une combinaison de prison et de probation ou une peine intermittente. Le tribunal peut également infliger une surcharge d'amende.
Si vous êtes reconnu coupable de voies de fait graves, vous serez soumis à une ordonnance obligatoire d'interdiction d'armes en vertu de l'article 109 du Code pénal du Canada. Il existe également une ordonnance obligatoire de confiscation d'armes en vertu de l'article 491.
Si le Procureur le juge approprié, il peut également introduire une demande pour que vous soyez déclaré délinquant dangereux. Les voies de fait graves sont également une infraction primaire désignée pour une ordonnance de versement dans la banque de données génétiques en vertu de l'article 487.051 du Code.
L'expérience de l'avocat de la défense fait la différence
Si vous ou un membre de votre famille êtes accusé de voies de fait, je peux vous aider de diverses manières à faire face à cette situation. Après avoir discuté avec vous de tous les aspects de l'affaire, je peux vous présenter vos options ainsi que les avantages et les inconvénients de chacune d'entre elles. Contactez-moi pour une consultation gratuite afin que nous puissions commencer à planifier votre meilleure défense.