Le principe du délit d'initié est l'achat ou la vente d'actions ou d'autres titres par des personnes qui ont accès à des informations matérielles non publiques sur une entreprise. Ces informations peuvent avoir une incidence sur le cours de l'action une fois qu'elles sont connues.
Le délit d'initié est illégal parce qu'il donne à ceux qui disposent d'informations privilégiées un avantage injuste sur les autres investisseurs. Il porte également atteinte à l'intégrité et à l'équité du marché en exploitant des informations confidentielles à des fins d'enrichissement personnel.
Le délit d'initié est un délit pénal au Canada et est réglementé aux niveaux fédéral et provincial. Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (une organisation qui chapeaute les autorités provinciales et territoriales de réglementation des valeurs mobilières du Canada) appliquent les réglementations qui interdisent les délits d'initiés.
Selon la loi sur les valeurs mobilières de l'Ontario, un initié d'une société ouverte comprend :
Comme l'indique un rapport fédéral, « les opérations d'initiés ne sont pas illégales en soi ; la plupart des lois régissant la question autorisent les initiés à négocier des titres de sociétés avec lesquelles ils ont un lien, à condition qu'ils ne possèdent pas d'informations confidentielles importantes sur la société ».
Le rapport explique que cette transaction devient illégale si cette personne « possède des informations confidentielles importantes ou utilise ces informations à son profit lorsqu'elle négocie des titres de la société ».
Le rapport ajoute qu'il y a plusieurs raisons pour lesquelles les délits d'initiés abusifs sont réglementés. La principale est que si les initiés en profitent, « cela pourrait nuire à la réputation de la société et, plus important encore, réduire la confiance dans le marché des valeurs mobilières en général ».
L'article 382.1 (1) du code criminel stipule que la peine d'emprisonnement maximale pour un délit d'initié est de 10 ans pour les accusations traitées comme des actes criminels.
Selon la loi sur les valeurs mobilières de l'Ontario, les personnes ou les entreprises qui enfreignent les dispositions de cette loi s'exposent aux sanctions suivantes :
En cas de condamnation pour délit d'initié, la loi stipule que « l'amende maximale est le plus élevé des deux montants suivants : 5 millions de dollars ou le triple du profit réalisé ou de la perte évitée ».
Il y a délit d'initié lorsqu'une personne ayant une « relation privilégiée » avec un émetteur assujetti (une personne ou une société qui a des titres en circulation, qui a émis des titres ou qui se propose d'émettre des titres) divulgue à un tiers des informations susceptibles d'influer sur la valeur de marché d'un titre.
Les pourboires sont toutefois autorisés si la divulgation se fait « dans le cours normal des affaires », conformément à la loi sur les valeurs mobilières.
Dans une décision rendue en 2023, la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario s'est penchée sur les circonstances qui peuvent être considérées comme une exception au titre du cours normal des affaires. Le tribunal a conclu :
Selon le code criminel, quiconque transmet sciemment une information privilégiée (...) à une autre personne, sachant qu'il y a un risque que cette personne utilise l'information pour acheter ou vendre, directement ou indirectement, une valeur mobilière à laquelle l'information se rapporte », peut être reconnu coupable d'avoir transmis une information privilégiée.
La peine d'emprisonnement maximale est de cinq ans pour les infractions punissables sur acte d'accusation et les peines moindres sont traitées comme des condamnations sommaires.
Prouver qu'une personne est coupable d'un délit d'initié est un défi pour les régulateurs et les procureurs. Dans de nombreux cas, les preuves sont circonstancielles et non directes, comme une conversation enregistrée ou une communication écrite. Les enquêteurs doivent reconstituer une série d'événements, de transactions et de relations pour démontrer qu'un initié a transmis des informations qui lui ont profité ou qui ont profité à d'autres.
Les marchés financiers sont très complexes et le volume d'informations légitimes disponibles sur les sociétés cotées en bourse rend difficile la démonstration d'un délit d'initié.
Selon le ministère de la justice (DoJ), le délit d'initié a d'abord été conçu comme une infraction concernant les dirigeants de sociétés sur le point de fusionner qui profitaient de cette connaissance pour spéculer à leur propre profit. Il a ensuite été étendu pour « englober les employés des cabinets d'avocats planifiant des fusions et des acquisitions, les banques d'affaires participant à leur financement, les journalistes des journaux financiers qui recevaient des fuites, et même les concierges qui ramassaient des mémos jetés à la poubelle ».
Le ministère de la justice note que le délit d'initié était à l'origine un délit civil passible de sanctions mineures. Mais à la fin des années 1970, il y a eu « un grand changement dans la nature de l'activité boursière ... lorsque les fusions et acquisitions ont commencé à donner le ton ... c'est dans cette atmosphère de maison chaude que le délit d'initié a cessé d'être un terme utilisé par les initiés de l'industrie financière et est entré dans le lexique public », en particulier après les « grands scandales de délits d'initiés qui ont secoué Wall Street au milieu des années 1980 ».
En 2004, le délit d'initié a été ajouté au code criminel. Comme l'indique un document parlementaire de l'époque, « les délits d'initiés sont déjà interdits par la loi canadienne sur les sociétés par actions et par les lois provinciales sur les valeurs mobilières. Cette nouvelle infraction au Code criminel est destinée à traiter les cas les plus flagrants qui méritent des sanctions pénales sévères ».
Le projet de loi a été présenté dans le cadre de la réponse du Canada à la série de scandales d'entreprises aux États-Unis qui ont affecté la confiance des investisseurs dans les marchés financiers. Cependant, ces scandales mis à part, on a longtemps eu l'impression que l'application de la loi et les poursuites en cas de fraude sur les marchés financiers au Canada étaient faibles et inefficaces. Une application rigoureuse et des sanctions sévères sont donc considérées comme des signaux importants pour les investisseurs.
Je défends des clients contre des infractions pénales, notamment des agressions, des agressions domestiques, la conduite en état d'ébriété, des infractions à la législation sur les stupéfiants, la pornographie enfantine et la fraude. Je plaide régulièrement devant la Cour de justice de l'Ontario et la Cour supérieure de justice à Ottawa, L'Orignal, Brockville, Perth et Pembroke. Contactez-moi pour une consultation gratuite en français ou en anglais.